Humeur

 

When routine bites hard
And ambitions are low
And resentment rides high
But emotions won’t grow
And we’re changing our ways, taking different roads

Then love, love will tear us apart again
Love, love will tear us apart again

Why is the bedroom so cold?
You’ve turned away on your side
Is my timing that flawed?
Our respect runs so dry
Yet there’s still this appeal
That we’ve kept through our lives

But love, love will tear us apart again
Love, love will tear us apart again

You cry out in your sleep
All my failings exposed
And there’s a taste in my mouth
As desperation takes hold
Just that something so good just can’t function no more

But love, love will tear us apart again
Love, love will tear us apart again
Love, love will tear us apart again
Love, love will tear us apart again

Humeur


La ruelle des morts, Suppléments de mensonge

Avec nos bidons en fer blanc
On descendait chercher le lait
A la ferme au soleil couchant
Dans l’odeur des soirs de juillet
On avait l’âge des confitures,
Des billes et des îles au trésor
Et on allait cueillir les mûres
En bas, dans la ruelle des mortsOn nous disait que Barbe Rousse
Avait ici sa garnison
Et que dans ce coin de cambrousse
Il avait vaincu des dragons
On avait l’âge de nos fêlures
Et on était conquistadors
On déterrait casques et fémurs
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

On arrosait toutes nos victoires
A grands coups de verres de kéfir
Ivres de joie et sans l’savoir
On reprenait Mers el-Kebir
Puis c’étaient nos chars en Dinky

Contre les tigres et doryphores
Qui libéraient la French County
En bas, dans la ruelle des mortsQue ne demeurent les printemps
A l’heure des sorties de l’école
Quand les filles nous jouent leurs seize ans

Pour une bouff’ de Royale Menthol
Je n’sais plus si c’était Françoise, Martine, Claudine ou Marie-Laure
Qui nous f’saient goûter leurs framboises
En bas, dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les automnes
Quand sonne l’heure de nos folies
J’ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles,
Des chrysanthèmes, des boutons d’or
Les deuils se ramassent à la pelle
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

Humeur

Le blues de l’instituteur, Enfant de la ville

Allez entrez les enfants et arrêtez de vous chamailler,
Avancez dans le calme je sais que vous en êtes capables,
Asseyez-vous tranquillement, chacun sa place, ça y est,
Écoutez-moi mais ce matin, n’ouvrez pas vos cartables.
On va pas faire de grammaire, de géométrie et de conjugaison.
On parlera pas de compléments d’objet et encore moins de Pythagore.
Ce matin pas de contrôle et personne n’aura raison.
Aujourd’hui aucune note et personne n’aura tort.

Les enfants écoutez-moi, je crois que je ne vais pas bien.
J’ai mal quand je vois le monde et les Hommes me font peur.
Les enfants expliquez-moi, moi je ne comprends plus rien.
Pourquoi tant d’injustice, de souffrance et de malheurs.
Hier soir une fois de trop j’ai allumé la télévision,
Sur les coups de 20H, c’était les informations.
Et tout à coup dans la pièce s’est produit comme une invasion,
De pleurs et de douleurs, c’était pire qu’une agression.
Hier soir l’actualité comptait beaucoup plus de morts,
Que de cheveux sur le crâne de Patrick Poivre d’Arvor.
C’est comme ça tous les jours un peu partout sur Terre.
Je crois qu’il fait pas bon vivre au Troisième millénaire.

Comme aux pires heures de l’histoire, les hommes se font la guerre,
Des soldats s’entretuent sans même savoir pourquoi.
S’ils s’étaient mieux connus, ils pourraient être frères.
Mais leurs présidents se sentaient les plus forts c’est comme ça.
Et puis il y a toutes ces religions qui prônent chacune l’amour,
Mais qui fabriquent de la haine, des assassins, des terroristes.
Pour telle ou telle croyance, des innocents meurent chaque jour,
Tout ça au nom de Dieu, on sait même pas s’il existe.

Les enfants désolé, on vous laisse l’Humain en sale état,
Il faut que vous le sachiez alors aujourd’hui j’essaie.
Les certitudes des grandes personnes provoquent parfois des dégâts.
En fait l’adulte est un grand enfant qui croit qu’il sait.
J’ai mal au ventre les enfants quand je vois l’argent mis dans les armes.
Dans les fusées, les sous-marins et dans les porte-avions.
Pendant que des peuples entiers manquent d’eau, comme nos yeux manquent de larmes.
Et voient leur fils et leur filles mourir de malnutrition.

Apparemment la nature elle-même a du mal à se nourrir,
Les hommes ont pollué l’air et même pourri la pluie.
Quand tu auras plus d’eau nulle part, faudra garder le sourire.
Et même l’odeur des forêts sera tombée dans l’oubli.
Les enfants vous savez ce que c’est des ressources naturelles,
Si vous savez pas c’est pas grave de toutes façons y’en a presque plus.
Les mots humain et gaspillage sont des synonymes éternels.
L’écologie à l’école serait pas une matière superflue.

Les enfants désolé on vous laisse la Terre en sale état,
Et bientôt sur notre planète on va se sentir à l’étroit.
Gardez vos doutes, vous seuls pourrez nous sortir de là,
L’enfant est un petit adulte qui sait qu’il croit.

Bah alors les enfants vous êtes bien sages tout à coup,
J’ai un peu cassé l’ambiance mais je voulais pas vous faire peur.
Ce que je veux vous faire comprendre c’est que je compte sur vous,
Ne suivez pas notre exemple et promettez moi un monde meilleur.

Allez les enfants c’est déjà l’heure de la récréation,
Allez courir dans la cour, défoulez-vous, profitez-en.
Criez même si vous le voulez vous avez ma permission.
Surtout couvrez-vous bien, dehors il y a du vent.